Louise-Marie Bathilde d’Orléans, Duchesse de Bourbon
(1750-1822)
Née le 9 juillet 1750, fille du Prince Louis-Philippe d’Orléans et de Louise-Henriette de Bourbon-Conti.
Elle est mariée en 1770 à Louis-Henri Joseph, duc de Bourbon, futur prince de Condé (1756-1830). Passionnée de philosophie, d’ésotérisme et de spiritualité elle est aussi musicienne et peintre, elle aime écrire. Aristocrate libérale et généreuse, elle souhaite « qu’il n’y ait entre les hommes que les distinctions que doivent établir la vertu, l’esprit, les talents et l’instruction et que les lois répriment les fortunes considérables »
(Lettre XI citée par Lamarque, 1974, 65)
La date de son initiation n’est pas connue. Elle est élue Grande Maîtresse des Loges d’Adoption de France probablement le 4 mai 1775 à la Loge « St Antoine » à Paris et le demeure jusqu’à la Révolution.
Elle est membre de la Loge d’Adoption «Saint Jean de La Candeur » qui est une Mère Loge. Elle en est nommée Grande Maîtresse inamovible en 1779.
Marie-Thérèse – Louise de Savoie-Carignan, Princesse de Lamballe
(1749-1792)
Mariée à dix sept ans à Louis-Alexandre de Bourbon, Prince de Lamballe, fils du Duc de Penthièvre, elle est veuve à 19 ans.
Amie fidèle et dévouée de la Reine Marie Antoinette, elle passe pour être la bienveillance et la vertu même ; (ses qualités de loyauté et d’amitié selon Janet Burke, ont été stimulées et entretenues par sa fréquentation des loges d’adoption). On ne connaît pas la date exacte de son initiation. Avec la Duchesse de Bourbon, elle rend plusieurs visites à la Loge d’Adoption de La Candeur.
Elle est pour sa part membre de la loge d’Adoption « Saint Jean d’Ecosse » du « Contrat Social » qui est la « Mère loge » du « Rite Écossais philosophique », elle en est la Grande Maîtresse particulière (probablement le 18 janvier 1781), elle devient donc en même temps la Grande Maîtresse de toutes les loges d’Adoption des loges rattachées à cette Loge Mère.
C’est pourquoi, elle est nommée « Grande Maîtresse des Loges Ecossaises Féminines Régulières de France », titre qui est différent de celui de la Duchesse de Bourbon.
Marie- Josephe Rose Tascher de la Pagerie dite Joséphine de Beauharnais
(1763-1814)
Elle est sans doute initiée à Strasbourg, alors que le Général Alexandre de Beauharnais, son époux tient garnison à l’armée du Rhin. Il est lui-même membre des loges la Fidélité et Sainte Sophie.
Devenue Impératrice en 1804, elle joue un rôle non négligeable dans la prise de contrôle de la maçonnerie par le régime et s’emploie à raviver la Maçonnerie d’Adoption.
Elle devient la Grande Maîtresse des Loges d’Adoption Régulières de France.
Caroline Bonaparte
(1782-1839)
Troisième sœur de l’empereur Napoléon 1er, elle épouse Joachim Murat, roi de Naples et des Deux-Siciles et exerce le rôle de Grande Maîtresse des loges d’adoption du Royaume des Deux-Siciles
A la fin du 19ème siècle et au 20ème siècle, des maçonnes militantes jouent dans la société, un rôle important pour l’émancipation des femmes.
Maria Deraismes
(1828-1894)
Résolument républicaine et démocrate, elle participe activement à diverses associations pour la défense des droits des femmes. S’inscrivant dans une lutte contre l’antiféminisme, elle publie tout au long de sa vie de nombreux ouvrages en faveur de l’émancipation des femmes.
Elle organise avec Léon Richer, le 11 juillet 1870, le premier banquet féministe et en août 1878, le premier congrès international du droit des femmes.
Dès 1881, elle devient la première femme à prendre la direction d’un journal « Le Républicain de Seine et Oise ».
Le 14 janvier 1882, elle est reçue apprentie Franc-maçonne, à la loge « Les Libres Penseurs » au Pecq.
Dès lors, elle milite pour l’entrée des femmes dans les temples masculins et pour une initiation absolument identique à celle des hommes. Elle ne cesse de lutter pour une véritable reconnaissance et admission des femmes en Franc-maçonnerie.
Cette lutte soutenue par le docteur Georges Martin aboutit à la création de la maçonnerie mixte du « Droit Humain » en avril 1893.
Louise Michel
(1830-1905)
Elle consacre toute sa vie à une lutte acharnée contre la misère humaine et les inégalités.
Institutrice, elle refuse de prêter serment à l’Empire et exerce dans des institutions privées.
En 1870, elle est élue Présidente du Comité Républicain de Vigilance des Citoyennes du 18ème arrondissement.
Durant la Commune, elle devient ambulancière propagandiste, garde au 61ème bataillon et préside les séances du Club de la Révolution.
Elle est condamnée par le Conseil de guerre à la déportation, puis au bannissement en Nouvelle Calédonie où elle œuvre pour l’instruction des Canaques et écrit un recueil de leurs mythes et de leurs coutumes.
De retour en France en 1880, libertaire engagée, elle parcourt la France en organisant des conférences et des meetings.
Elle entretient une correspondance avec Victor Hugo, écrit ses mémoires et souvenirs de la Commune et des contes pour enfants.
Amenée par Madeleine Pelletier le 13 Septembre 1904, elle est initiée à la Grande Loge Symbolique Ecossaise Mixte dans la loge « La Philosophie Sociale » et déclare, au lendemain de son initiation, : « Il y a longtemps que j’aurais été des vôtres si j’eusse connu l’existence de loges mixtes, mais je croyais que, pour entrer dans un milieu maçonnique, il fallait être un homme ».
Madeleine Pelletier
(1874-1939)
D’origine très modeste, elle doit interrompre sa scolarité après le certificat d’études primaires. Cependant, elle prendra sa revanche plus tard ; elle passe son baccalauréat en candidate libre, puis est la première femme à passer le concours de l’Assistance Médicale à Paris.
Elle est ensuite admise à l’internat de médecine en 1903.
Elle est initiée dans la loge parisienne « La Philosophie Sociale », puis elle s’affilie à la loge « Diderot », dont elle est élue, plus tard, « Vénérable Maîtresse ».
C’est une maçonne très active et une féministe engagée, donnant régulièrement des conférences et publiant des articles dans la revue « l’Acacia » et dans le « Bulletin Maçonnique ».
Dès 1906, son combat féministe l’amène à diriger « La Solidarité des Femmes » qui défend le suffrage féminin. Après la guerre, au cours de laquelle elle se dévoue pour soigner les soldats, quel que soit leur camp, elle devient rédactrice à la revue « La Voix des Femmes ».
Dans le même temps, elle reprend des relations maçonniques et on la retrouve au Droit Humain. En 1937, elle adhère au groupement fraternel des maçons pacifistes intégraux Mundia.
Elle mènera, sans trêve, tout au long de sa vie, un combat pour les femmes et pour la paix.
Gisèle Faivre
(1902-1997)
Née le 27 septembre 1902 en Corse, Rose Marie Angèle Stefani, épouse Faivre, avait choisi le prénom de Gisèle dont l’anagramme la séduisait. Sa carrière professionnelle se déroule au Ministère des Postes.
Elle consacre sa vie et son énergie à l’expansion et au rayonnement de la Franc-maçonnerie féminine.
Initiée par Anne-Marie Gentily en janvier 1934 à la loge d’adoption « Minerve » de la Grande Loge Féminine de France, elle est durablement marquée par sa rencontre avec Oswald Wirth.
Elle remplit durant 21 ans plusieurs mandats de Conseillère Fédérale; elle est, pendant cette période, plusieurs fois Grande Maîtresse.
Son action est celle d’une pionnière en maints domaines. C’est elle qui fait adopter le port d’une robe noire par tous les membres de l’obédience et, inspirée d’une tradition du 19ème siècle, elle suggère que chaque sœur porte une médaille symbolisant le titre distinctif de sa loge.
Elle prône l’efficacité et sait inciter au travail sans ménager sourires et affection. Pour elle la Maçonne était à la fois « maître et critique, guidée par de hautes étoiles qui ne se vendent pas ».
Elle fonde près de 20 loges dans lesquelles elle prend une part active. Elle présente un très grand nombre de travaux et se consacre à la réalisation de nombreux chantiers, contribuant également, en 1976, à l’installation de la Grande Loge Féminine de France dans ses murs, dans le 11ème arrondissement à Paris.
Fabienne L’Echarpe
(1898-1994)
Pendant la Guerre, elle est une résistante engagée, soucieuse de la défense des Droits de l’Homme. Elle fait de nombreuses conférences à la Ligue des Droits de l’Homme
Initiée le 11 janvier 1924, à « La Nouvelle Jérusalem », elle est une Maçonne assidue. Elle a été membre et fondatrice de plusieurs loges et deviendra Grande Maîtresse de la Grande Loge Féminine de France, entre 1958 et 1965.
Liberté Morté
(1919-1989)
Fille d’un Franc-maçon républicain espagnol exilé en France, elle est initiée en mai 1939 à la loge « Thébah ». Grâce à son engagement et à son rayonnement, elle transmet sa foi en la liberté aux sœurs de l’Obédience, mais aussi dans ses fonctions de professeur d’espagnol, à celles et à ceux qui cherchaient à acquérir la maîtrise d’eux-mêmes.
Elle est élue trois fois Grande Maîtresse de la Grande Loge Féminine de France, la première fois, à 33 ans. C’est elle qui reçoit la patente du Rite Français des mains du Grand Maître du Grand Orient, Fred Zeller.
Elle participe à la fondation de 7 loges et contribue à la création des 2 premières loges espagnoles, à Barcelone et à Madrid.
Yvonne Dornès
(1910-1994)
Arrière petite-nièce de Jules Ferry, Yvonne Dornès fait des études supérieures en droit et économie politique puis mène une carrière professionnelle dans le domaine de la communication.
Elle entreprend une carrière politique, alors que le Front Populaire arrive au pouvoir. En 1937, elle est chargée de mission à la Présidence du Conseil.
Elle participe avec Henri Langlois à la création de la Cinémathèque française, qu’elle dirigera de 1977 à 1987.
Attachée à la défense des libertés, Yvonne Dornès développe également une action sociale et humaniste importante.
Dès 1955, elle participe à la création du planning familial puis, dix ans après, elle crée une société d’édition et de librairie pour la diffusion de la contraception et de l’éducation sexuelle.
Toutefois, déçue par la politique, elle privilégie l’engagement maçonnique pour donner une dimension spirituelle à sa vie. Elle est initiée à la loge « Isis » le 22 juin 1955. *Elle en devient « Vénérable Maitresse » en 1961. S’affiliant aux loges « la Nouvelle Jérusalem » et « Minerve », elle sera aussi fondatrice de plusieurs autres loges, dont la loge « Diana » à Rouen et « l’Arc-en-ciel » à Paris.
Elle participera activement à l’expansion européenne de la Grande Loge Féminine de France. Elle fonde alors la loge « Irini » à Bruxelles puis, avec les Sœurs belges, la loge « La Source » qui travaille au Rite Français Rétabli. Enfin, en 1981, elle fonde à Paris la loge « La Française », travaillant à ce même rite.
De 1977 à 1980, elle est élue Grande Maîtresse de la Grande Loge Féminine de France. Elle sera la première représentante d’une association féminine importante reçue à l’Elysée officiellement par le Président de la République.
Ginette Fontaine-Eboué
(1923-1992)
Initiée en 1968 à la loge « Le Libre Examen », elle fonde par la suite plusieurs loges en France et en Espagne. Elle contribue notamment au développement de la Franc-maçonnerie dans la Caraïbe dont elle était originaire. Femme engagée, résistante active pendant la guerre, elle est, dès 1961, responsable à l’UNESCO, du programme d’aide aux Mouvements de Libération nationale et de lutte contre l’apartheid en Afrique.
Joséphine Baker
(1906-1975)
De son vrai nom, Freda Joséphine McDonald. Chanteuse, danseuse, actrice et meneuse de revue du music-hall d’origine métissée afro-américaine et amérindienne des Appalaches. Après une courte carrière de danseuse aux USA, elle s’installa à Paris en 1925. Elle opta pour la nationalité française en 1937. Lors de l’occupation allemande, Joséphine Baker fut recrutée par le 2e Bureau. Mariée en 1947, elle acheta le domaine des Milandes en Dordogne. Elle y accueilli douze enfants de toutes origines qu’elle a adoptés et qu’elle appelait sa « tribu arc-en-ciel ». Le courage et l’engagement résistant de Joséphine Baker lui vaudront d’être décorée Chevalier de la Légion d’Honneur par le Général de Gaulle lui-même en 1961. En 1964, Joséphine Baker retourna momentanément aux États-Unis pour soutenir le mouvement des droits civiques du Pasteur Martin L. King. Elle fut initiée par la Loge « Nouvelle Jérusalem » de la Grande Loge Féminine de France, le 6 mars 1960.